Peindre

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J’ai abordé la couleur en 1974 en utilisant des pastels secs et deux ans plus tard je passais à la peinture à l’huile. J’ai gardé très peu de choses de ces premiers essais. Très vite j’ai voulu échapper aux contraintes de la ressemblance, et j’ai peint « Des toits dans la vallée » sur le motif. Je n’ai cherché à imiter personne, juste à me faire plaisir, et j’ai continué dans cette voie. Dès lors je me posais le problème que je n’ai toujours pas résolu : si je refuse que la ressemblance (ou l’imitation) soit un critère de réussite, dois-je absolument y renoncer, et alors à partir de quand puis-je estimer m’en être suffisamment éloigné ? A la fois respecter le motif et rester assez libre pour exprimer complètement ma personnalité…

Des toits dans la vallée – 1976

En fonction des techniques (huile, aquarelle, gouache, pastel), des outils (pinceaux, couteaux) et des circonstances de ma vie professionnelle ou privée, j’ai pu adopter des réponses plus ou moins marquées, oscillant apparemment entre une pseudo abstraction et une figuration plus proche du sujet. Ces réponses ne sont pas alternatives mais le plus souvent concomitantes. Pour faire un portait de ma pratique picturale, il faut donc l’aborder sous plusieurs angles : ma vie, la technique adoptée et enfin mes motifs de prédilection. C’est ce que je me propose de faire ici.

Mon parcours – influences sur mes peintures à l’huile

Les années 70

J’habite alors à Paris dans un appartement très confortable, mais pas au point de consacrer une pièce à la peinture. Je cherche alors des techniques qui sèchent rapidement et j’opte pour les médiums pâteux et l’utilisation de couteaux à peindre pour appliquer la couleur en larges touches. Je peins des souvenirs sans modèle.

1979 – Rolleboise

En 1979 je dois rendre l’appartement familial que j’occupais et je quitte Paris pour une grande maison dans le petit village de Rolleboise. Elle a été construite à la fin du 19ème siècle par un peintre américain, Daniel Ridgway Knight, qui y a aménagé un vaste atelier pour travailler. De ses fenêtres la vue sur la Seine et la campagne est superbe.

Je continue à peindre avec les mêmes médiums, mais petit à petit le paysage va devenir un motif habituel (mais pas encore exclusif) et mon utilisation du couteau à peindre se fait moins géométrique.

Le Centre Louis Jouvet de Bonnières-sur-Seine

Durant ces premières années à Rolleboise, j’essaye d’exposer un peu dans les salons locaux, mais je renonce vite parce qu’insatisfait des accrochages. Ces essais m’ont tout de même permis d’être remarqué par le président du FLEP de Bonnières qui m’invite à exposer dans le cadre des « Peintres de Rolleboise » en 1988, une exposition qui sera la première du nouveau centre culturel : le Centre Louis Jouvet de Bonnières. D’exposant, je me retrouve membre du comité d’organisation, puis de fil en aiguille fondateur d’une association chargée de gérer le Centre, association que j’ai présidée pendant sept ans : de 1989 à 1996.

Cette responsabilité n’a pas tout de suite d’influence sur ma peinture, et je continue dans la même voie jusqu’en 1990.

La gestion (totalement bénévole, ça va de soi) du Centre me prenant de plus en plus de temps, je finis par renoncer à la peinture à l’huile et me contente de techniques moins lourdes (gouache, surtout).

Rencontre avec Daniel Prat

Pour organiser une exposition de peinture abstraite au Centre Louis Jouvet, je fais la connaissance de Daniel Prat, un peintre des environs, qui deviendra un ami très cher. C’est lui qui m’incitera à faire de la gravure et m’initiera aux techniques de base. C’est en parlant avec lui et en le regardant travailler que je décide d’adopter une nouvelle technique pour recommencer la peinture à l’huile (d’abord sur papier et avec des petits formats, puis sur toile) : je renonce au médium pâteux pour des médiums liquides et des superpositions de fines couches de peinture, plus ou moins transparentes.

Le temps des expositions

1998 Centre Louis Jouvet

Dès 1995, j’adapte ma nouvelle technique à la peinture sur toile en élaborant mes tableaux à l’aide de couches fines (en plusieurs séances, en respectant les temps de séchage entre deux couches). En 1997, un an après la fin de ma présidence, la nouvelle responsable du Centre Louis Jouvet me propose une exposition personnelle pour l’année d’après. J’y consacre tous mes temps libres en travaillant jusqu’à douze tableaux en parallèle. Les motifs sont essentiellement des vues de la vallée depuis mon atelier, avec des cadrages très serrés sur des détails lointains donnant une sensation d’abstraction – mais la nature est bien là.

Les peintres du Mantois, le MACY

En 1993, alors que je m’interdisais d’exposer au CLJ tant que j’en serais président, je suis coopté aux « Peintres du Mantois » qui organise les meilleurs salons d’art de la région : on est sûr que toutes les œuvres y seront bien présentées. Quatre ans plus tard l’association devient le MACY (Mouvement d’artistes en Yvelines) pour marquer son importance croissante. J’en ai été un membre actif jusqu’à la fin de l’association en 2021, trouvant là une occasion de me confronter à des artistes que j’aime et d’exposer régulièrement dans les environs devant un public de vrais amateurs. Ces expositions m’ont incité à toujours me remettre en question, que le tableau soit destiné à une exposition du MACY, ou non.

Dans les années 2000, les contraintes de ma vie professionnelle m’obligent à me contenter de plus en plus souvent des petits formats, en particulier des huiles sur des cartons non préparés. Ce support très absorbant me permet de travailler les transparences rapidement, toujours avec un médium liquide, en terminant avec des touches de peinture plus pâteuses parce que moins diluées.

2009 – Tuileries

En 2009, le MACY est invité à participer à une manifestation sur le thème des « Tableaux d’une exposition » de Moussorgski. Je suis chargé de faire un grand tableau pour illustrer le mouvement intitulé « Tuileries » (scène de jeux d’enfants), mais le temps me manque pour adopter ma technique habituelle. Alors je reviens aux médiums pâteux, en utilisant des pinceaux au lieu de couteaux. Cette évolution accidentelle m’ouvre de nouveaux horizons.

Tuileries – 2006

Un nouveau départ

En septembre 2009, je fais valoir mes droits à la retraite. Débarrassé des contraintes et des responsabilités professionnelles, je peux me consacrer davantage à ma passion.

Après un séjour à Venise, qui m’a fourni de nombreux motifs, je prépare une nouvelle exposition personnelle (en 2012 au Centre Louis Jouvet de Bonnières) ; en plus des tableaux sur Venise, je retravaille sur les thèmes que j’ai abordés depuis plus de trente ans. Ma nouvelle technique me permet de revenir à une figuration plus lisible sans que cela nuise à ma liberté d’interprétation.

Le temps des voyages

En 2012, un premier voyage intercontinental (dans l’ouest américain autour du canyon du Colorado) me fait goûter au plaisir de nouveaux paysages, de couleurs et de lumières inhabituelles. Il sera suivi de beaucoup d’autres (un par an, au moins) en Amérique, en Asie et en Europe ; tous ils m’inspireront de nouvelles œuvres, me permettront de continuer à peindre en m’incitant à me renouveler sans cesse.

Grand Canyon – 2014

Autres techniques

Trois pages complètent ce survol en présentant les autres techniques de peinture que je pratique :

Pastels
Aquarelle
Gouaches

Voir aussi :

Figuration et liberté : du motif à l’œuvre
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